62                           Les Spectacles de la Foire.
été faite, nous avons, pour fatiffaire audit arrêt du confeil, dépofé ès mains du fleur Prieur, caiffier de l'Académie royale de mufique, la fomme.de 5,469 livres huit fols faifant avec celle de deux cent foixante-cinq livres-quatre fols par nous retenue pour les avances et débourfés et coût des minutes et expédi­tions des procès-verbaux par nous dreffés à l'occafion des préfentes, dont une pour ledit fleur Prieur et l'autre pour ledit fleur Audinot, coût de lignification et dénonciation dudit arrêt du confeil, nos tranfports à ce fujet, droits de notre clerc pour lefdites expéditions et rembourfement de papier marqué, celle totale de 5,734 livres douze fols à nous remife et dépofée Auvant les procès-verbaux des autres parts conformément aux intentions du miniftre. De laquelle dite fomme ledit lieur Prieur s'eft chargé comme dépofitaire jufqu'à ce que par M. le lieutenant général de police il cn ait été autrement ordonné, etc., etc. Dont ct dc quoi nous avons fait ct dreffé le préfent procès-verbal.
Signé : Prieur ; Vanglenne.
{Archives det Connil., n° 4995.)
VIII
Sur la requête préfentéc au Roi étant cn fon confeil, par Nicolas-Médard Audinot, propriétaire ct directeur du fpectacle de l'Ambigu-Comique, con­tenant qu'il vient foumettre à la décifion de cc tribunal fuprême une con-teftation peu digne fans doute de l'occuper, mais dont néanmoins par arrêt du 5 mars 1785, Sa Majefté a cru devoir lui réierver la connoiffance.
Dans le fait, le fuppiiant forma en 1768 le projet d'établir à Paris un fpectacle d'un genre nouveau. Ce projet fut approuvé du fleur lieutenant général de police et le fuppiiant obtint de ce magiftrat la faculté de le mettre à exécution : il Ie fit d'une manière qui lui mérita les fuffrages du public. Ses fuccès à cet égard font connus. Peu de fpectades étoient plus fuivis que le fien.
Les trois grands fpectacles prirent de l'ombrage. Ils fe plurent à hériffer d'obftacles la carrière nouvelle que le fuppiiant venoit de s'ouvrir. L'Académie royale de' mufique lui fit éprouver le plus de contrariété. On fait que les fpectacles forains lui font fubordonnés et ont befoin de fon agrément pour être mis en action. Elle fit valoir contre le fuppiiant toute la rigueur de ce privilège. Le fuppiiant céda à la néceffité, et pour s'affurer la paifible jouiffance dc fon fpectacle, il conclut avec les adminiftrateurs le traité dont voici les difpofitions.
« Je fouiligné, entrepreneur du fpectacle dc l'Ambigu-Comique, m'oblige de payer à la caiffe de l'Académie royale de mufique la fomme de 12 livres par chaque repréfentation de jour que je donnerai tant fur mon théâtre des boulevards que fur celui des foires Saint-Germain et Saint-Laurent, et 6 livres